Feuille de route du gouvernement de transition : Voici la réaction de Baadiko

es acteurs politiques guinéennes apprécient diversement la feuille de route du gouvernement de transition. Le président du parti UFD relève qu’il y a un silence qu’il juge «assourdissant» sur le facteur temps et sur son coût financier.

Mamadou Baadiko Bah met aussi l’accent sur certaines priorités comme la défense et la restauration de l’environnement ou encore l’éducation.

« Nous avons pris connaissance de la Feuille de route du gouvernement de transition.

A l’analyse rapide, plusieurs points retiennent l’attention :

  1. Le silence assourdissant sur le facteur temps, comme si les autorités de la transition estimaient avoir l’éternité devant elles. Cette curieuse omission est source d’inquiétude, car il s’agit d’une situation d’attente comportant des risques pour la stabilité du pays et le retour à l’ordre constitutionnel, quels que soient les prouesses que le CNRD pourra faire pour le pays.
  2. Cette feuille de route est un programme de gouvernement assez ambitieux, mais dont on ne voit pas en combien de temps il pourra être réalisé. On se serait attendu à ce que le gouvernement de transition jette les bases d’un Etat de droit, fermement engagé pour le progrès et la justice sociale et qui fait face aux urgences, tout en prenant des mesures de sauvegarde. Mais au-delà, nous avons de vastes projets dans tous les domaines et surtout, on ne dit mot sur le coût financier énorme qu’ils requièrent et où va-t-on trouver cet argent, sachant les possibilités très limitées de concours extérieurs pendant la transition.

A notre avis, il y a beaucoup de chantiers prioritaires allant dans le sens de l’assainissement et de la remise en ordre de l’État que la transition peut continuer à réaliser comme il le fait actuellement, avec des moyens limités et dans de brefs délais, dans beaucoup de domaines. C’est d’abord une question de volonté politique.

A ce sujet, il faut noter que le CNRD a déjà entrepris la réduction du train de vie de l’État, ce qui est très appréciable. Nous avons de nombreux faits concrets pour appuyer ce constat. De plus, de façon évidente, le CNRD a drastiquement réduit le pillage à ciel ouvert de la fortune publique.

Par ailleurs, on constate que le CNRD a réussi à faire redémarrer les travaux de la route Coyah-Dabola, ce qui constitue pour les populations un énorme soulagement.

Sur les priorités non suffisamment prises en compte et qui ne demandent pas de gros moyens pour être réalisées, dans des délais raisonnables. Nous avons :

  1. La défense et la restauration de l’environnement. Il s’agit d’une priorité absolue qui conditionne la survie de l’agriculture, de l’élevage et du bien-être des populations. L’interdiction de la coupe de bois sur tout le territoire doit être maintenue et strictement appliquée. Mais en contrepartie le gouvernement doit faciliter l’importation de bois d’oeuvre, comme mesure palliative. De plus, nous devons progressivement aller vers l’ interdiction de la fabrication de charbon, tout en popularisant largement l’usage du gaz domestique comme ailleurs partout en Afrique de l’Ouest.

Dernier élément : il est urgent de trouver des moyens de traitement pour recycler les ordures dans les villes. L’incinération des ordures à ciel ouvert est une véritable catastrophe environnementale, durement vécue par les populations des villes.

  1. En matière d’éducation, il est important de savoir que le problème le plus brûlant n’est pas seulement le manque de locaux, les écoles-hangars. La non qualification des maîtres, les problèmes de conscience professionnelle de certains d’entre eux et la pénurie d’enseignants suffisamment qualifiés, sans compter la nullité des diplômes Guinéens à cause de la fraude entretenue par des mafias en place depuis des dizaines d’années, sont des urgences qui ne devraient plus attendre, tant les dégâts sont énormes et continus.

Je vous remercie »

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