Le rapprochement du RPG-UFDG et leurs alliés est une recherche du chemin du diable de 2009 (opinion)

Rencontre UFDG-RPG

Croire inconciliable le RPG arc-en-ciel, au pouvoir depuis 10 ans, à l’UFDG, son opposant depuis toujours, c’est croire également qu’un de ces partis se battait pour la cause du bonheur du peuple, pour la justice, pour la vérité et pour le bonheur de tous.  Le RPG, il y a sous peu, était qualifié d’assassin, qualifié de dictateur, de responsable de la haine, de la division et la souffrance du peuple, justifié par le vol, le détournement des deniers publics et les crimes de sang par l’UFDG. Ce même parti qui était à son tour vu comment tel par les membres du RPG et alliés ferment l’œil sur « les vols, détériorations du tissu social et assassinats » de ces multiples jeunes qui sont tombés ces dernières années en Guinée pour, disent-ils, un seul objectif. Comme pour dire seul « les bêtes » meurent pour nous.

Un politique le confirmait d’ailleurs lors de leur rencontre au siège de l’UFDG, siège longtemps fermé par le RPG pour mettre fin aux violences, disait-il, sur l’axe en dépit de sa militarisation. « C’est par méconnaissance du monde politique, sinon les phénomènes politiques sont très dynamiques, sont évolutifs et donc lorsqu’il y’a des réalités qui s’imposent en un Etat, les stratégies, les approches doivent être adaptées par rapport à ces nouvelles réalités. » s’est défendu ce politique de la mouvance d’alors. Il justifie ce rapprochement par la convergence de leurs objectifs.  Quels objectifs ?

Qu’est-ce que le RPG arc-en-ciel et l’UFDG peuvent avoir de convergent pendant cette transition ? Si oui il existe, alors qui de l’UFDG ou du RPG n’a donc pas raison de tous les crimes de ces dernières années ? Qui avoisineraient les 250 personnes.

Je rappelle que le RPG, malgré il avait été dépossédé du pouvoir, ne s’est opposé au CNRD sur la marche de la transition qu’après l’arrestation des cadres du parti (Kassory le président provisoire, Diane, Damaro…) accusés des crimes économiques par la CRIEF. Les assises nationales, l’ouverture du cadre de concertation inclusif, les différentes rencontres avec CNRD justifient bien cette vérité. Cependant l’UFDG, étant également à elle-même, depuis le début est toujours opposée à tout.

Qu’est-ce que les deux partis ont ou auraient donc en commun aussitôt ?  Le seul objectif que ces deux partis, à mon sens loin d’être des modèles de démocratie et consolidation de la paix en Guinée, ont en commun, c’est comment faire échouer la transition et les reformes en cours, pour retomber dans la haine et l’ethnocentrisme qui ont caractérisé la vie de la nation ces dix dernières années. Vous vous demanderez certes, pour quel bonheur ? Évidemment pour échapper à la CRIEF qui multiplie les interrogations sur la gestion antérieure qui n’arrange pas l’ancien parti au pouvoir.

Et l’autre côté pour écourter une transition, a l’issue de laquelle on est annoncé favori, qui risque de prendre du temps cependant et même nous disqualifier à cause de notre gestion antérieure car nous trainons des casseroles.

Cette unité de façade, c’est du déjà-vu. 2009 n’est pas assez loin dans le temps pour oublier les discours des uns et des autres, dans les jours qui ont précédé l’hécatombe du 28 septembre. 

Vive les dialogues politiques ! A bas les manifestations sanglantes qui endeuillent nos familles ! Que les derniers morts de ces manifestations insensées comblent les âmes des innocents sacrifiées pour le progrès de cette nation.

Abdoulaye Camara

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