Le Tribunal de Dixinn reporte sa décision sur la requalification des crises du stade du 28 septembre et ouvre la brèche à une nouvelle crise

The eleven accused stand as the session starts inside the new courthouse in Conakry on September 28, 2022 during the opening of the trial for the massacre of 156 people in September 2009. - The trial of former Guinean dictator Moussa Dadis Camara and other former officials over the September 28, 2009 stadium massacre opened on September 28, 2022, in the capital Conakry, an AFP correspondent reported. (Photo by CELLOU BINANI / AFP)

Après trois jours d’audiences marquées par les plaidoiries passionnées de la défense pour s’opposer à la demande de requalification des crimes du stade du 28 septembre, formulée par le parquet avec le soutien de la partie civile, le tribunal criminel de Dixinn a décidé de reporter sa décision finale en joignant son délibéré à la décision au fond. Cette démarche, bien que ne suscitant aucune objection de la part des demandeurs, est perçue différemment par la défense, qui y voit une confirmation de l’impartialité du tribunal.

Dans un commentaire empreint de déception,  Me Jocamey Haba de la défense a déclaré : « C’est une journée triste pour ce procès, mais nous ne sommes pas étonnés. La journée d’aujourd’hui a clairement indiqué le parti pris du tribunal depuis le début. »

En réaction à cette décision, qui est perçue comme allant à l’encontre de la loi par Me Jocamey Haba, la défense annonce qu’elle prendra des mesures. « Nous, nous allons tout simplement décider de ne pas être là le 27. Mais nous allons surtout saisir le conseil supérieur de la magistrature pour insuffisance professionnelle », a déclaré l’avocat du capitaine Moussa Dadis Camara.

L’avocat de la défense a également critiqué le déroulement du procès du 28 septembre 2009, le qualifiant de vide. Selon lui, le parquet n’aurait pas travaillé sérieusement, et il estime que ce n’est pas dans la procédure qu’il rectifiera le tir.

Cette décision du tribunal de Dixinn marque un tournant dans le procès très médiatisé du stade du 28 septembre, mais elle laisse planer des interrogations quant à son impact sur l’issue finale de cette affaire délicate.

 

Abdoulaye Camara

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