« Nos clients ont été illégalement arrêtés et illégalement libérés » Me Thierno Souleymane Baldé s’explique

Maitre Thierno Souleymane Baldé

Quatre leaders de l’UFDG ont été libérés ce samedi après la lecture à la télévision nationale d’un communiqué par le directeur pénitencier de la maison centrale de Conakry. Pour Maitre Thierno Souleymane Baldé avocat membre du collectif, la procédure est contraire aux dispositions en vigueurs dans le pays. Selon cet avocat le code de procédure pénale n’accorde aucune prérogative juridictionnelle à un directeur pénitencier.

« Comment peut-on expliquer qu’un directeur du service pénitencier puisse prendre une décision quelle que soit sa nature de libérer des détenus ? Alors que le code de procédure pénale est assez clair. Le directeur pénitencier il n’a absolument aucune prérogative juridictionnelle. En aucun cas il ne peut prendre une décision de libérer quiconque. Et si nous n’étions pas en Guinée, aujourd’hui il aurait fait l’objet de poursuite judiciaire. » a expliqué Me Baldé dans l’émission justice et droits de l’homme sur Bonheur FM.

Poursuivant son analyse, cet homme en robe noire remet en cause l’indépendance de la justice du pays. Pour lui cette décision de libération vient de l’exécutif.

« On a écouté la déclaration du porte-parole du gouvernement il a dit clairement c’est un acte qui a été pris par le président de la république. Et jusqu’à preuve du contraire, le président de la république n’a pas une autorité ou des prérogatives juridictionnelles. Il n’en a pas. C’est soit le juge d’instruction, si le dossier est au niveau de la période de l’enquête, qui incombe d’ordonner la libération ou le maintien en détention d’un détenu. Et un fois que le juge d’instruction a pris son ordonnance ; il est saisi de facto. Et désormais c’est le président de la juridiction concernée qui est saisi et qui doit prendre tous les actes qui sont liés au prévenu. Et s’il doit y avoir une libération « semi » comme ils le disent, c’est le président de la juridiction concernée qui devait prendre la décision. » a rajouté l’avocat.

Selon Maitre Thierno Souleymane Baldé, pour la consolidation de la démocratie et l’état de droit dans le pays, toutes les décisions doivent émaner exclusivement de nos dispositions en vigueurs dans le pays.

Abdoulaye Camara

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