Procès des massacres du 28 septembre : Les victimes commencent à livrer leur part de vérité

Les auditions des accusés dans le procès des massacres du 28 septembre ont commencé ce lundi au Tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Ce mardi, ce sont les victimes et parents de victimes qui ont commencé à comparaitre. Oury Bailo Bah qui affirme avoir perdu son frère Elhadj Hassan Bah pendant cet évènement malheureux s’est expliqué longuement.

C’est une nouvelle étape qui débute dans le procès des massacres du 28 septembre. Après l’audition des 11 accusés dans cet évènement malheureux, les victimes et parents de victimes qui ont attendu pendant plusieurs années ont commencé à comparaitre ce Mardi au tribunal criminel de Dixinn. A la barre, Oury Bailo Bah avocat de profession et frère d’une victime a expliqué les circonstances dans lesquelles son frère a trouvé la mort. A l’entame, Oury Bailo a déclaré que c’est aux environs de 9 heures du 28 septembre que son frère est sorti de la maison dans l’optique d’aller assister à un baptême qui , finalement va suivre le mouvement de foule pour le Stade. Une fois au stade, Elhadj Hassan Bah informe son frère dans un échange téléphonique que deux personnes sont mortes suite aux tirs des gendarmes en présence de colonel Thieboro. Au cours de cette communication, il affirme que son jeune frère l’avait informé de la présence des bérets rouges qui tiraient sur des manifestants. Apres le massacre, Oury Bailo affirme s’être rendu à Ignace Dine et Donka pour avoir les nouvelles de son frère sans succès. Il indique que  c’est le  ministre de la santé d’alors Abdoulaye Chérif Diaby qui aurait donné des instructions à ses hommes de bloquer l’accès aux parents des victimes qui étaient à la recherche de leurs proches. A l’occasion de la cérémonie de restitution des corps des victimes à la mosquée Fayçal, Oury Bailo dit n’avoir pas également retrouvé le corps de son frère, il soutient que le nombre de corps présenté était inférieur à 57, chiffre qu’avait annoncés le gouvernement. Le plaignant a même brandi une photo sur laquelle l’on voit des corps alignés parmi lesquels selon lui, se trouve celui de son frère. Il  ajoute que jusqu’à date, il ne sait pas  où se trouve le corps de son frère. Face aux questions  d’un des avocats du colonel Cherif le plaignant soutient qu’ils avaient été empêchés par ce dernier. Il réclame  justice pour son frère. Le tribunal a renvoyé l’affaire pour ce 15Février.

Mohamed Lamine Touré

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