Utilisation des cameras lors examens nationaux, le SNE dénonce une décision populiste et discriminatoire

L’annonce de l’utilisation de caméra de surveillance par les autorités de la transition sonne comme un aveu d’impuissance et de manque de stratégie. C’est en tout cas ce que soutient le secrétaire nationale du syndicat national de l’éducation. A travers une déclaration publiée ce 27 janvier 2023, les syndicalistes ont affirmé que la meilleure façon de moraliser les examens nations consiste à mettre en place système éducatif efficace et mettre les enseignants dans de bonnes conditions de travail.

Même si le ministre de l’éducation mise sur les cameras pour mieux lutter contre la fraude lors des examens, le SNE n’apprécie pas du tout l’idée. Pépé BALAMOU,  SG du Syndicat national de l’éducation de Guinée qui a lu la déclaration : « l‘utilisation des cameras de surveillance est aussi discriminatoire d’autant plus que la mesure va être appliquée à certains centres d’examen supposés être potentiellement frauduleux et non appliquée sur d’autres centres d’examen supposés être moins frauduleux alors que tous les candidats doivent être mis dans les mêmes conditions d’évaluation. De l’autre côté, on fait de l’organisation des examens nationaux la priorité des priorités puisqu’il y a de l’argent à se partager. Et au même moment rien n’est fait sur le terrain pour réguler et améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages. Des milliards ont été débloqués pour organiser des inspections et des formations tape à l’œil qui n’ont même pas touché 20 % des enseignants et n’ont eu aucun impact positif sur le niveau des apprenants. Le ridicule dans tout ça, c’est qu’on veut mettre des caméras dans les écoles délabrées qui n’ont pas d’installation électrique et de source d’énergie ».

Le secrétaire général du SNE soutient que l’installation des caméras de surveillances est loin d’être une solution au problème :  » Tout cet amateurisme et toute cette propagande populiste montrent à suffisance que toutes nos critiques portant sur les examens nationaux session 2022 étaient objectives sinon on n’allait pas penser utiliser les caméras de surveillance cette année. Il y a eu des fraudes au niveau des élèves mais aussi des fraudes systémiques commises par les cadres du système éducatif et ce malgré que les gens aient juré sur la Bible et le Coran, sans oublier l’implication de la gendarmerie et de la police dans le processus des examens. D’ailleurs les téléphones qui ont été saisis sur les candidats sont restés sans suite. Le manque d’enseignants, les effectifs pléthoriques, les classes multigrades sont encore perceptibles partout dans le pays. Cet argent qu’on utilise dans l’achat des caméras de surveillance pouvait servir à résoudre en partie ces dysfonctionnements constatés sur le terrain ».

Pour les syndicalistes, le ministre de l’éducation nationale devait tout simplement pour améliorer condition de travail des enseignants. Aujourd’hui, l’enseignement reste toujours confronté aux manque d’enseignants aux effectifs pléthorique, les classes multigrades restent encore des défis à relever indique le SNE.

Yacine DIALLO

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