L’affaire fait grand bruit en Guinée. Dans la nuit du vendredi 3 janvier 2025, le Directeur général des Impôts, Mory Camara, a été inculpé par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour des faits de détournement de fonds. Avec lui, le directeur financier et le Directeur administratif et financier (DAAF) ont également été mis en cause.
Après plusieurs heures d’audition devant les juges d’instruction, la décision est tombée : les trois cadres ont été placés sous mandat de dépôt et conduits tard dans la nuit à la maison centrale de Coronthie. Selon des sources judiciaires, c’est aux environs de 23 h 46 que le véhicule transportant les inculpés a quitté le tribunal pour rejoindre la prison.
Cette affaire s’inscrit dans une série de procédures judiciaires visant des hauts cadres accusés de malversations financières. Mory Camara et ses collaborateurs rejoignent ainsi d’autres personnalités emprisonnées, notamment des responsables des douanes et l’ex-directeur général de l’Office guinéen de publicité (OGP), eux aussi accusés de détournements massifs.
Lors d’une récente conférence de presse, l’agent judiciaire de l’État avait réaffirmé la détermination des autorités à combattre les prédateurs économiques. « Les détournements ne resteront pas impunis. Aucun cadre, quelle que soit sa position, ne bénéficiera de protection », avait-il martelé.
Cette déclaration semble aujourd’hui mise à exécution, marquant une étape supplémentaire dans la lutte contre la corruption, un fléau qui plombe l’économie nationale depuis plusieurs décennies.
L’arrestation de ces hauts cadres relance le débat sur la gestion et la transparence dans les institutions publiques. Les organisations de la société civile appellent à des contrôles plus rigoureux et à des réformes en profondeur pour prévenir de telles pratiques. Elles invitent également à une meilleure utilisation des fonds publics pour stimuler le développement économique et améliorer les services sociaux.
Alors que l’enquête se poursuit, les regards restent tournés vers la CRIEF et les autorités judiciaires pour la suite des procédures. Cette nouvelle vague d’arrestations sera-t-elle un tournant décisif dans la lutte contre l’impunité en Guinée ? Affaire à suivre.
M. Yacine DIALLO
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