Coup d’État au Burkina Faso: Paul-Henri Damiba démissionne et se rend au Togo

Le chef destitué de la junte Paul-Henri Damiba accepte de démissionner ce dimanche 2 octobre au Burkina Faso du poste de président. Le pays a toujours à sa tête un nouvel homme fort, le capitaine Ibrahim Traoré. Son porte-parole s’est exprimé sur la situation dans le pays ce dimanche midi.

Le lieutenant-colonel Damiba a démissionné de ses fonctions de président. Destitué vendredi par un coup d’État militaire, Paul-Henri Sandaogo Damiba a accepté de signer sa lettre de démission. Annonce faite dans une déclaration commune des faitières des communautés religieuses et coutumières qui ont joué le rôle de médiateurs entre les deux camps.

Le lieutenant-Colonel Damiba a posé sept conditions à sa démission : la poursuite des opérations militaires sur le terrain, la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des soldats qui s’étaient engagés à ses côtés, la poursuite du renforcement de la cohésion au sein des forces de sécurité, la poursuite de la réconciliation nationale, le respect des engagements pris avec la Cédéao -en clair, le respect des échéances devant mener à un retour à l’ordre constitutionnel-, la poursuite de la réforme de l’État et, enfin la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs.

Ces conditions posées par le Lieutenant-Colonel Damiba ont été acceptées par le nouveau chef du MPSR et leader des putschistes, le Capitaine Ibrahim Traoré. Qui poursuivait encore cet après-midi ses discussions avec des officiers supérieurs de l’armée, à l’État-major, pour la suite des évènements.

14h08 : La Cédéao demande «l’arrêt des violences et des pillages»

Dans un communiqué, la Cédéao (la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest) condamne la «prise du pouvoir par la force» au Burkina Faso. Elle demande «aux forces de Défense et de Sécurité d’éviter l’escalade et, en toutes circonstances, de protéger les civils». La Cédéao demande «l’arrêt des violences et des pillages, de tous genres, qui ne peuvent être tolérés». Ce communiqué fait suite à un autre communiqué publié le 30 septembre.

13h45: Dans les rues de Ouagadougou, des manifestations

Le nouveau chef autoproclamé de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, défile dans les rues de Ouagadougou et salue la foule le 2 octobre 2022.AFP – IDRISSA OUEDRAOGO,ADAMA OUEDRAOGO
Les manifestants portent un drapeau du Burkina Faso alors que des soldats se tiennent au sommet d’un véhicule militaire lors d’une manifestation à Ouagadougou le 2 octobre 2022.AFP – –

12h24 : le capitaine Traoré assure que «les choses sont en train de rentrer progressivementdans l’ordre»

Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, assure que la situation est sous contrôle et que «les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre». L’annonce a été faite sur les antennes de la télévision publique, la RTB, il y a quelques instants. Le communiqué a été lu par le capitaine Sorgho en présence du capitaine Ibrahim Traoré, le nouvel homme fort du Burkina. Il a également appelé les populations au calme et à la retenue et se départir de tout acte de violence et de vandalisme, notamment contre l’ambassade de France ou la base militaire française à Kamboinsin.

«Nous vous invitons donc à vaquer librement à vos occupations et à vous départir de tout acte de violence et de vandalisme qui pourrait entacher les efforts consentis depuis la nuit du 30 septembre 2022, notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France ou la base militaire française sise à Kamboinsin», a déclaré le capitaine Sorgho.

Plus tôt, le capitaineIbrahim Traoréqui a mené le putsch s’était rendu à la télévision nationale, rapportaitnotre correspondant à Ouagadougou,Sidi Yansané. Le jeune gradé s’est rendu à la RTB où sont postés depuis vendredi des véhicules et des blindés de l’armée. Il a été acclamé par des partisans rassemblés en masse pour marquer leur soutien à celui qu’ils considèrent désormais comme le nouvel homme fort du pays.

Ce matin, le calme était encore précaire à Ouagadougou. Des manifestants s’en sont pris une nouvelle fois à l’ambassade de France qui se trouve en centre-ville. D’après l’AFP, certains ont même tenté d’escalader le mur d’enceinte de la représentation diplomatique, et ils ont finalement été dispersés et repoussés. Un autre groupe a également pris pour cible le lycée français de Ouagadougou qui se trouve à quelques pâtés de maisons de l’ambassade, et tout près du grand marché de la ville.

10h00 : occupation des grands axes de la ville

Des dizaines de personnes occupent certains axes de la ville pour marquer leur soutien aux forces du capitaine Ibrahim Traoré, le chef des nouveaux putschistes, on peut entendre aussi de temps en temps des vuvuzelas en soutien dans la ville. Avec la levée du couvre-feu et l’appel aussi hier soir des militaires à une veille patriotique, les manifestants se sont rassemblés un peu partout dans la capitale durant une bonne partie de la soirée, notamment au rond-point des Nations unies et autour de la base de l’armée de l’air. Ils ont également dressé des barricades à travers la ville en prévision d’une éventuelle riposte nocturne, un hélicoptère survolait le ciel également pendant une bonne partie de la nuit.

Ibrahim Traoré s’est exprimé dans les médias quand le président déchu de la transition, le lieutenant-colonelPaul-Henri Damiba, a lui communiqué sur Facebook. Reste que les propos du capitaine Traoré entretiennent la confusion. Même s’ils coupent court aux rumeurs d’implication de la France. «La France n’a aucun intérêt à interférer dans nos affaires», a-t-il déclaré, hier,chez nos confrères de France 24.

Les putschistes, réunis derrière le capitaine Ibrahim Traoré, accusent le président de la transition dans un communiqué lue à la télévision nationale. Selon eux, Paul-Henri Damiba prépare une contre-offensive. Dans le même communiqué, ils exposent leurs revendications. Notamment celle de la lutte contre le terrorisme dans le pays. Et du choix des États partenaires pour assurer leur sécurité.

 

RFI

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