Poursuivis pour corruption et détournement, l’ancien Premier ministre Dr Bernard Goumou, ainsi que trois anciens membres de son gouvernement, ont été « blanchis » ce Lundi, 06 aout 2024 par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Ces ministres étaient accusés d’avoir violé la loi dans les passations de marchés publics.
Les dénonciations initiales avaient été faites par des acteurs de la société civile contre l’ancien ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, l’actuel ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, l’ex-Premier ministre Dr Bernard Goumou, et l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Moussa Cissé. Ces accusations portaient sur des faits présumés de corruption et de détournement de fonds publics.
En réponse, l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption et de Promotion de la Bonne Gouvernance avait été saisie en mars dernier par le parquet de la CRIEF pour mener des « investigations préalables ».
Les accusations contre Dr Bernard Goumou concernaient la rénovation de la résidence des Premiers ministres, un projet évalué à plus de 6 milliards de francs guinéens. Ce dossier avait fait l’objet de vives polémiques il y a quelques mois. M. Moussa Cissé, quant à lui, faisait face à des allégations d’extorsion. Ousmane Gaoual Diallo était accusé d’avoir attribué un marché de rénovation de son département à hauteur de 65 milliards de francs guinéens sans respecter le code des marchés publics. Enfin, Alphonse Charles Wright était soupçonné de violations similaires dans l’attribution du marché de l’extension et de la rénovation de la Maison Centrale de Conakry.
Après plus de trois mois d’enquête, Aly Touré, le procureur spécial de la CRIEF, a annoncé que les investigations n’ont rien donné de positif. Le parquet a donc décidé de classer le dossier sans suite, faute d’infraction constatée.
« Les contrats autour desquels les dénonciations avaient été portées ont été passés au peigne fin. Aucune infraction n’a été constatée dans la passation des marchés. À cet effet, le ministère public a décidé de classer le dossier sans suite car il n’y a aucun indice de poursuite », a déclaré le procureur.
Cette décision de la CRIEF marque un tournant dans cette affaire qui avait retenu l’attention de l’opinion publique guinéenne. Les anciens ministres concernés ont ainsi été officiellement exonérés des accusations portées contre eux.
Yacine Diallo
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