L’ancien ministre de l’Économie et des Finances et président du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES), Dr Ousmane Kaba, est au cœur d’une affaire judiciaire devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Accusé de « faux et usage de faux en écritures publiques » et d’« abus de confiance » dans une affaire de pêche datant de 1997, il rejette en bloc les accusations et parle d’un complot politique visant à le discréditer.
Selon l’accusation, en 1997, un groupe chinois aurait signé un accord de coopération avec l’État guinéen pour l’exploitation des ressources halieutiques. Mais la société Bankina Pêche, qui travaillait déjà avec ce groupe depuis 1993, estime que cette convention repose sur l’exploitation illégale de ses licences, qui auraient été utilisées à titre payant.
L’avocate de Bankina Pêche affirme que ce protocole financier a été mis en place de manière frauduleuse avec la complicité de certains hauts responsables de l’époque, dont Dr Ousmane Kaba.
Le procès, initialement prévu le 20 janvier 2025, a été renvoyé au 3 février 2025 en raison de l’absence de plusieurs prévenus. L’un des points de discorde entre la défense et la justice concerne la citation de Dr Ousmane Kaba. Ses avocats affirment qu’il n’a jamais reçu de convocation officielle, tandis que la cour assure qu’il a bien été informé par voie d’huissier.
Réagissant à ces accusations, Dr Ousmane Kaba se dit surpris et assure n’avoir jamais entendu parler de Bankina Pêche ni de son promoteur. Il insiste sur le fait que le protocole financier en question n’a jamais été signé par lui et voit dans cette procédure une manœuvre politique visant à l’écarter de la scène publique.
Ce n’est pas la première fois que Dr Ousmane Kaba fait face à des poursuites judiciaires. En 2022, il avait été auditionné par la gendarmerie pour une affaire d’étudiants fictifs à l’université. À l’époque, il avait dénoncé une volonté de « détruire l’homme » à travers une instrumentalisation de la justice.
Dans un contexte où plusieurs anciens hauts responsables guinéens sont convoqués devant la CRIEF, cette affaire pose la question de la justice sélective. Alors que les autorités affichent leur détermination à lutter contre la corruption et l’impunité, certains observateurs s’interrogent : ces poursuites visent-elles réellement à rendre justice ou sont-elles motivées par des considérations politiques ?
Yacine Diallo
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