Après la fermeture de leurs différentes fermes, les aviculteurs ont organisé ce mercredi un sit-in devant le ministère de l’agriculture et de l’élevage. Ils demandent une indemnisation par le département de tutelle après l’abattage de leurs volailles à cause de la grippe aviaire survenue dans les préfectures de Dubréka, Coyah et Forécariah.
Depuis le mois d’avril 2022, le virus de la grippe aviaire a été identifié sur des sites d’élevage de volailles dans les préfectures de Coyah et Forécariah. Pour éviter la propagation du virus, des mesures allant dans la restriction des mouvements d’animaux dans les zones infectées ou encore l’abattage sanitaire et la destruction des volailles, ont été prises. Des fermes avicoles ont été décimées par la grippe aviaire et des aviculteurs sont restés sans aucune assistance. « Lorsqu’il y a eu le cas de la grippe aviaire, le ministère de l’Agriculture a dit que chaque poule abattue va être indemnisée. On ne demande pas autres choses, c’est d’être indemnisé. On a, à plusieurs reprises, cherché la médiation, on est allé même rencontrer le Kountigui de la Basse Côte, on est passé par beaucoup de choses, on a défilé ici à plusieurs reprises. On est endetté, plus de huit mois on est en train de faire des négociations avec le ministère de l’agriculture et de l’élevage juste pour qu’il nous écoute. Mais actuellement, il a bloqué tout contact avec nous. Il ne nous a même pas accueilli ce matin. Il a utilisé la force pour se sauver. Ce n’est pas notre volonté de venir sur la route, on est des mères de famille, des pères de famille, on ne vient pas juste pour parler, on vient demander ce qui nous revient de droit, parce qu’ils ont abattu nos poulets, ils n’ont qu’à nous dédommager. Près de 420 milles poules sont abattues. On continuera le combat jusqu’au niveau de la présidence. Le président est déjà informé parce qu’il nous a reçus une fois et il nous a promis qu’il va trouver des solutions » a expliqué Mariama Keita, l’une des manifestantes.
Djouma Diallo a aussi sa ferme qui a été victime de la grippe aviaire. Il raconte sa mésaventure. « Chaque fois qu’on vient ici, ils nous promettent. Mais jusqu’à présent, on n’a rien vu, on est au chômage. Imaginez d’abord, construire un hangar pour élever les poussins, il y a un arsenal de boulot, il faut avoir le terrain, il faut construire, il faut de l’eau. Mais s’ils nous laissent comme ça, comment on va faire avec plus de 111 victimes recensées. C’est normal que s’il y a une maladie que l’Etat intervienne et nous accompagne, nous les éleveurs. J’ai une ferme à Somayah, dans Coyah, j’avais sept mille têtes de poulets. J’ai travaillé pendant 8 mois, ils ont dit qu’il y a une maladie qui est rentrée dans la zone, qu’il faut abattre tous les poulets pour ne pas qu’ils contaminent d’autres poulets. On a dit d’accord. Mais à quelle condition ? Ils sont venus avec des pick-up avec le ministère de l’agriculture et de l’élevage, ils ont dit qu’ils vont abattre et qu’ils vont nous dédommager, qu’on va continuer notre boulot. Mais depuis lors, ça fait huit mois que nous sommes au chômage, on ne travaille pas, on a mis tout notre argent là-bas. Donc, on a besoin que l’Etat pense à nous », ajoute cet autre aviculteur.
Plus de 100 fermes avicoles ont été touchées par la grippe aviaire dans les zones de Coyah et Forécariah. Et les pertes subies s’évaluent à des milliards de GNF.
Mohamed Lamine Touré
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