L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a pris une décision stratégique en remplaçant Mamadou Cellou Baldé et Mamadou Maladho Diallo à leurs postes de coordinateur des fédérations de l’intérieur et de trésorier national, sans aller jusqu’à leur exclusion. Cette approche, qui contraste avec d’anciennes décisions plus radicales, notamment le cas d’Ousmane Gaoual Diallo, reflète une évolution tactique de la gestion interne du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo.
L’UFDG a déjà vécu des épisodes de tensions internes, dont le plus marquant fut le bras de fer avec Ousmane Gaoual Diallo, aujourd’hui porte-parole du gouvernement. À l’époque, l’exclusion de ce dernier avait suscité des débats, alimentant des divisions internes et donnant l’impression que le parti perdait progressivement ses cadres au profit du régime en place. Cette erreur stratégique semble avoir servi de leçon à Cellou Dalein Diallo, qui, cette fois-ci, a préféré anticiper plutôt que de subir une situation similaire.
En remplaçant Mamadou Cellou Baldé et Mamadou Maladho Diallo avant toute nomination officielle par le pouvoir, le parti garde un certain contrôle sur la situation et évite d’être perçu comme une organisation qui se fait déposséder de ses membres influents par le régime de Mamadi Doumbouya.
La décision de ne pas exclure ces deux cadres mais de les remplacer traduit une volonté d’apaisement et de préservation de l’unité au sein du parti. L’exclusion aurait pu créer des tensions inutiles et offrir au régime une occasion d’exploiter ces divergences pour fragiliser l’UFDG.
De plus, en optant pour un simple remplacement, le parti maintient une certaine proximité avec ces deux figures, leur laissant la porte ouverte en cas d’un retour au bercail. Cette approche permet aussi d’éviter qu’ils ne rejoignent complètement le camp adverse, comme cela a été le cas pour d’anciens cadres passés au gouvernement.
Cette décision pourrait aussi traduire un repositionnement stratégique de l’UFDG face aux réalités politiques du moment. Avec un pouvoir militaire qui tente de neutraliser l’opposition par l’intégration de ses membres dans l’appareil d’État, Cellou Dalein Diallo semble adopter une posture plus souple, évitant les confrontations frontales tout en cherchant à préserver l’intégrité de son parti.
L’arrivée d’Abdoulaye Bah et de Kalémodou Yansané aux postes laissés vacants montre également une volonté de renforcer l’équipe dirigeante avec des profils qui ont fait leurs preuves en politique et dans la gestion du parti.
En choisissant de remplacer sans exclure, l’UFDG envoie un signal fort : il s’agit d’un parti qui apprend de ses erreurs et qui adapte ses stratégies aux nouvelles réalités politiques. Cette approche pourrait lui permettre d’éviter des conflits internes inutiles tout en conservant une mainmise sur ses cadres influents. Reste à voir si cette tactique portera ses fruits à long terme et si Mamadou Cellou Baldé et Mamadou Maladho Diallo resteront fidèles à l’UFDG ou s’ils prendront d’autres directions politiques.
M. Yacine Diallo
Discussion à propos de cepost