Propositions d’un nouveau système institutionnel par l’UFD : suite et fin

III. BASES DU SYSTEME POLITIQUE

  1. Le système politique sera basé sur trois partis au maximum. 

Les trois sensibilités politiques admises (à définir en tenant compte de nos réalités et non de schémas idéologiques étrangers) seront : 

Les élections communales et communautaires se feront sur la base de la résidence depuis au moins deux ans avant le scrutin et non selon l’appartenance régionale. Les candidatures indépendantes seront admises.

Dans toutes les listes de candidats, le quota d’un tiers de femmes doit être respecté.

Bannir l’ethnicisme et toute propagande communautariste ou religieuse. 

Les coordinations régionales et tous les groupes ou associations à caractère régional ou ethnique seront dissoutes. Les associations de ressortissants seront agréées sous la condition de ne pas se mêler de politique.  

L’Etat repose sur un pouvoir central et des Régions ayant des pouvoirs et des prérogatives assez larges. 

Les Guinéens de l’extérieur auront un statut spécial : Droit à la double nationalité, mais conditions spéciales pour être électeur ou éligible.

La République comprendra quatre (4) régions naturelles à définir, dans le respect du libre choix de chaque citoyen. Les Guinéens de l’extérieur choisiront librement leur région. 

A cet égard il est important de noter que la réforme envisagée ne doit en aucun cas avoir pour effet d’aggraver les charges de l’appareil d’Etat dont les ressources doivent être prioritairement consacrées au bien-être de la population.

Le pouvoir législatif régional sera un pouvoir délibérant et de contrôle, compétent pour toutes les questions suivantes :

Des dispositions constitutionnelles strictes devront être prises pour garantir le respect des textes finaux, afin de prévenir les anomalies ayant conduit à la crise actuelle. La Cour Suprême et ses chambres spécialisées, doivent être réellement indépendants des autres pouvoirs et au-dessus de tout soupçon. Ces institutions rénovées  auront un rôle capital à jouer dans le contrôle de l’action des autres institutions du nouveau système, pour sanctionner tous les manquements du pouvoir central, des juges, des pouvoirs régionaux, afin de rétablir l’équilibre indispensable à la réussite du système.

Nous aurons une Cour Suprême dont une Chambre, Constitutionnelle, Administrative et des Comptes.

Tous les tribunaux régionaux auront à leur tête des juges désignés par le pouvoir judiciaire central mais agréés par l’Assemblée régionale. Ils auront une chambre civile, correctionnelle et administrative.

Il y aura lieu de définir par consensus, les attributions respectives du pouvoir central et des Régions. Il faudra prévenir et combattre l’émergence de roitelets ou despotes locaux.

Principes généraux

Les postes ministériels-clés (9) seront attribués à raison de 2 par Région et le dernier poste sera proposé par le Président de la République. Les candidats seront proposés par les partis aux Présidents et le PM, mais soumis à l’approbation préalable de l’Assemblée. En cas de rejet, le parti qui les a proposés pourvoira à leur remplacement.

Les ministères-clés sont :

Un système original inclusif et démocratique doit être trouvé pour le gouvernement des Régions. Les droits des minorités doivent être strictement garantis. Par large consensus, il y aura lieu de redéfinir les Régions, en prenant pour base les régions naturelles. Cet impératif pourra amener un redécoupage des préfectures et même des sous-préfectures et des districts, afin d’arriver à un certain équilibre, sans pour autant aboutir à une purification ethnique quelconque. L’Exécutif régional pourra être composé de 13 membres au plus, choisis ou non parmi les élus régionaux, dont un Gouverneur de région, tous élus aux deux tiers (2/3) par l’Assemblée régionale. 

IV. CONCLUSION

Nous sommes convaincus qu’une telle réforme institutionnelle audacieuse et innovante, prenant en compte les données socio-politiques et historiques réelles du pays, tirant les leçons de notre douloureux passé, pourra permettre de sortir définitivement notre pays de ces élections truquées, avec des fichiers électoraux trafiqués au profit des tenants du pouvoir ou des candidats au pouvoir, et ces présidences à vie. Il n’est pas acceptable, ni viable d’avoir dans un pays dit démocratique, des citoyens de première zone et d’autres de seconde zone, injustement privés de leurs droits de vote ou exclus de fait de la direction des affaires d’un pays qui pourtant, appartient à tous. Tous les citoyens doivent avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs, loin d’un quelconque partage du gâteau entre des élites prédatrices, originaires de toutes les régions.

A notre humble avis, la solution proposée ici pourra mettre fin aux violences électorales et post-électorales, avec les risques réels de guerre civile qu’elles comportent, comme on l’a vu en 2020. Libéré de ces incessantes batailles politiciennes ruineuses et de la politisation abusive de tous les actes de la vie du pays, le peuple de Guinée pourra enfin se mettre au travail, et consacrer toutes ses énergies à son développement économique, social et culturel, dans la paix, l’unité, la solidarité et la fraternité. 

Le présent document préparé par l’UFD, n’est qu’une ébauche des grandes lignes d’un nouveau système institutionnel pour la Guinée. Nous ne prétendons nullement avoir le monopole de la vérité. Tous les aspects de la réforme préconisée n’ont pas été abordés ici, loin de là. Les points omis et les détails et l’implémentation de ces nouvelles dispositions constitutionnelles devront être arrêtés dans le cadre d’une Grande concertation, entièrement consacrée au sauvetage de la Guinée. La nouvelle Constitution devra être approuvée par référendum, pour permettre sa mise en application effective, marquant la fin de la Transition. 

La Guinée sera ainsi remise sur les rails de la paix, de la concorde, afin de reprendre enfin le flambeau hissé par les pères fondateurs de l’indépendance et de donner enfin un sens concret à la devise : Travail, Justice, Solidarité. Sa réussite sera le meilleur cadeau à offrir à toute l’Afrique, afin de lui montrer le chemin du progrès, de l’unité, pour sortir enfin de la misère, de la décadence sans fin, de l’instabilité chronique, de la dépendance, de la ruine et de l’humiliation.                    

Adopté par le Bureau Exécutif  de l’UFD,

                                                                              Conakry Le 25 septembre 2021

                                                                                         Le Président

                                                                                Mamadou Baadiko BAH

                                                                 Ancien député à l’Assemblée nationale

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