La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a ordonné, ce lundi, le recensement des biens de Dr Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, ainsi que ceux de son Directeur Administratif et Financier (DAF), Mohamed V Sankhon. Les deux anciens hauts cadres sont poursuivis pour détournement présumé de deniers publics, portant sur un montant estimé à plus de 700 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars américains.
Cette décision judiciaire a suscité de vives réactions de la part des avocats de la défense, qui dénoncent une violation des droits de leurs clients. Maître Almamy Samory Traoré, l’un des avocats des accusés, estime que l’identification des biens en pleine procédure est une entorse au principe de la présomption d’innocence.
À l’opposé, les avocats de la partie civile saluent cette décision, qu’ils considèrent comme une étape clé dans la traque des fonds publics détournés. Maître Pépé Antoine Lama estime que ce recensement permettra d’évaluer les avoirs des accusés et, le cas échéant, de procéder à leur confiscation en cas de condamnation.
Lors de l’audience, la CRIEF a fixé un délai de deux semaines pour la soumission des documents relatifs au patrimoine des mis en cause. L’ancien DAF, Mohamed V Sankhon, entendu à la barre, a rejeté en bloc les accusations portées contre lui, tout comme Dr Ibrahima Kourouma. Ce dernier, détenu à la maison centrale de Conakry depuis plusieurs années, continue de clamer son innocence dans ce dossier qui suscite de nombreuses réactions.
L’affaire a été renvoyée au 26 février 2025 pour la poursuite des débats. D’ici là, les avocats de la défense promettent d’épuiser tous les recours nécessaires pour faire annuler la mesure de recensement des biens de leurs clients.
Yacine Diallo
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