L’Association des journalistes sensibles aux conflits (AJOSEC) a officiellement lancé ses activités ce 03 février 2025, lors d’une conférence de presse tenue à la Minière. Cette nouvelle organisation, fondée par des professionnels des médias guinéens, se donne pour mission de promouvoir un journalisme responsable, capable de prévenir les tensions et de favoriser la paix sociale.
Dans un contexte guinéen marqué par des crises récurrentes (politiques, économiques et communautaires), le rôle des médias est plus que jamais crucial. L’AJOSEC entend jouer sa partition en formant les journalistes sur le traitement des informations sensibles, afin d’éviter toute exacerbation des conflits par des discours inappropriés.
Le président de l’association, Mamadou Yacine Diallo, a souligné l’importance de cette approche : « Trop souvent, nos écrits et nos propos peuvent involontairement raviver des tensions. L’AJOSEC est née pour doter les journalistes d’outils et de méthodes qui leur permettront d’exercer leur métier tout en contribuant à l’apaisement social. »
Le journalisme sensible aux conflits est une approche qui dépasse le simple fait de relater l’actualité. Il s’agit d’un engagement à traiter l’information avec précaution, en tenant compte de la complexité des crises et de leurs conséquences. Le journaliste ne se limite pas à rapporter des faits ; il choisit ses mots avec soin, vérifie rigoureusement ses sources et donne la parole à toutes les parties pour une couverture équilibrée et constructive, a expliqué le président de l‘AJOSEC.
La création de l’AJOSEC a reçu un accueil favorable de plusieurs organisations, notamment WANEP-Guinée, représenté par sa coordinatrice nationale, Koly Lycie Ebelamou, qui a affirmé son soutien à cette initiative : « Nous croyons fermement que la formation et la sensibilisation des journalistes sont des leviers essentiels pour bâtir une société plus stable et harmonieuse. L’AJOSEC étant le fruit de WANEP, nous allons continuer à appuyer cette jeune ONG pour l’atteinte de son objectif. »
De son côté, le Syndicat de la Presse Professionnelle de Guinée (SPPG), par la voix de son secrétaire général, a salué la création de cette structure : « Cette association pourra aider le syndicat dans son travail. Si vous formez les journalistes pour qu’ils exercent leur métier sans attenter à la quiétude sociale, cela réduira les cas de poursuites et de répressions contre eux. Nous encourageons donc vivement cette initiative. »
Dans les mois à venir, l’AJOSEC compte organiser plusieurs sessions de formation pour les journalistes guinéens, dans toutes les régions du pays. Ces formations viseront à améliorer la couverture des sujets sensibles, notamment les conflits politiques, ethniques, fonciers et sociaux.
L’association prévoit également des campagnes de sensibilisation et la production de contenus éducatifs sur l’impact des médias dans la gestion des conflits. L’AJOSEC se fixe comme objectif, améliorer la pratique du journalisme en Guinée en renforçant la responsabilité des professionnels des médias, encourager une couverture médiatique qui prévient les tensions, au lieu de les attiser, soutenir les initiatives en faveur de la gestion pacifique des conflits.
Avec ce lancement officiel, l’AJOSEC marque une nouvelle étape dans l’histoire de la presse guinéenne. En offrant un cadre pour la formation et la sensibilisation, l’association espère contribuer activement à une information plus équilibrée, plus responsable et résolument tournée vers la consolidation de la paix.
La rédaction
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