Ce jeudi 2 janvier 2025, le tribunal de première instance de Kaloum a connu une audience tendue dans le cadre du procès de l’opposant politique Aliou Bah, leader du parti MoDeL. Accusé d’offense et de diffamation envers le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, Aliou Bah encourt une peine de deux ans de prison ferme, réclamée par le procureur.
Les faits reprochés à l’opposant remontent à une déclaration publique le 21 décembre 2024, où il aurait critiqué le régime en place, qualifiant ses dirigeants de « corrompus » et remettant en cause leur légitimité. Le procureur, lors de ses réquisitions, a estimé que ces propos sont non seulement offensants, mais également diffamatoires envers le président de la transition.
Face à ces accusations, les avocats de la défense ont vigoureusement contesté, dénonçant un procès politique visant à restreindre la liberté d’expression. Selon Maître Houleymatou Bah, ce dossier manque de fondement juridique. Elle a exhorté les juges à ne pas céder à des pressions extérieures : « Ce procès est une tentative flagrante d’intimidation politique. L’histoire jugera ces moments où la justice est mise à l’épreuve. »
Le président du Bloc Libéral, Dr. Faya Millimono, s’est rendu au tribunal pour exprimer sa solidarité envers Aliou Bah. Il a saisi l’occasion pour rappeler l’importance de l’indépendance judiciaire : « Les juges doivent dire le droit, rien que le droit. Toute décision contraire serait un coup porté à la démocratie. »
Après des heures d’échanges tendus entre le ministère public et la défense, le juge a renvoyé l’affaire au 7 janvier prochain pour le délibéré. Ce procès, qui capte l’attention nationale et internationale, soulève des préoccupations grandissantes sur l’avenir des libertés en Guinée.
Alors que la date du verdict approche, le sort d’Aliou Bah pourrait bien devenir un symbole du combat pour les droits fondamentaux et la liberté d’expression dans un pays en pleine transition.
M. Yacine DIALLLO
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