Les récentes révélations en provenance du Liberia ont relancé le débat sur les ambitions politiques d’Alpha Condé, l’ancien président guinéen renversé par le Général Mamadi Doumbouya en septembre 2021. Selon des informations rapportées par des médias libériens, Condé, exilé depuis son éviction du pouvoir, tenterait de fomenter un coup d’État pour reprendre les rênes de la Guinée. Des sources proches des services de renseignements libériens affirment que l’ancien chef de l’État aurait rencontré plusieurs acteurs clés, tant en Guinée qu’à l’étranger, dans le but de déstabiliser l’actuel gouvernement de transition.
Les services de sécurité du Liberia auraient arrêté un certain Ibrahima Khalil Cherif à la frontière entre le Liberia et la Guinée. Ce dernier est soupçonné d’être impliqué dans une tentative de déstabilisation du régime militaire guinéen. Il est accusé d’avoir reçu 150 000 dollars de l’ancien président Alpha Condé pour exécuter le plan de renversement du régime guinéen. L’homme interpelé serait transféré à Monrovia pour être inculpé de « mercenariat, insurrection, facilitation criminelle, complot criminel, sollicitation criminelle, et activités criminelles paramilitaires » avant d’être conduit à la prison centrale de Monrovia en attendant de comparaître devant le juge.
Cette accusation, bien que non confirmée, fait déjà grand bruit dans la sphère politique guinéenne. Certains observateurs estiment que Condé n’a jamais réellement accepté sa chute. « Depuis son départ forcé, il a toujours cherché à influencer l’évolution politique en Guinée », affirme un analyste de la situation. Selon cette même source, Condé disposerait encore de soutiens au sein de l’armée et du paysage politique guinéen.
En réponse, des proches de Condé réfutent ces accusations, qualifiant ces rumeurs de « fabrications destinées à ternir son image ». « Alpha Condé est un homme de paix, il n’a aucune intention de reprendre le pouvoir par la force. Ces allégations sont sans fondement », a déclaré l’un des cadres du parti RPG dirigé par Alpha CONDE. Marc Yombouno, membre du bureau politique national dénonce un manque de professionnalisme de la presse libérienne.
Cependant, dans un contexte où les tensions politiques restent vives et où la stabilité de la transition est fragile, la question préoccupe certains guinéens qui appellent les autorités à renforcer la vigilance. Le porte-parole de la présidence, le général Amara CAMARA a soutenu dans un déjeuné de presse que les forces armées guinéennes sont prêtes à d’éventuelle attaque contre le pays. « C’est un habitué des faits » a réagi l’officier supérieur devant les journalistes à Kaloum.
Les autorités de Conakry semblent relativiser cette affaire, mais l’ombre d’Alpha Condé semble encore planer sur la scène politique guinéenne. Cette affaire pourrait-elle dégénérer en une crise politique majeure ? Seul l’avenir le dira.
Yacine DIALLO
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