Démarrage du cadre de dialogue politique inclusif ce lundi à Conakry, les réactions des coalitions politiques se divisent au sortir de la rencontre avec le premier ministre. Quand certains comme le MPDG se disent satisfaits, d’autres par contre comme l’ANAD sont déçues et ne comptent plus participer à la rencontre si certaines conditions ne sont pas réunies.
Le démarrage de ces travaux préparatoires du dialogue politique en vue d’une transition apaisée a connu la participation de presque toutes les coalitions politiques du pays. Même s’il est soulagé par le démarrage de ces travaux, Siaka Barry, président du MPDG, n’est pas d’accord avec l’attitude de la CRIEF et du sort réservé à plusieurs hauts dignitaires du régime Condé et aux leaders de l’UFDG et l’UFR. « Pour bâtir la paix, il faut la bienfaisance. Pour bâtir la paix, il faut de la confiance. Pour bâtir la paix, il faut la justice. Posons-nous la question de façon très sincère : nous qui sommes dans cette salle, nous acteurs politiques, existe-t-il aujourd’hui la bienfaisance entre nous dans ce pays ? Je répondrais non. La solidarité a disparu. Existe-t-il la confiance entre nous dans cette salle ? Je dirais non. Ne faisons pas la politique de l’autruche. Il n’y a pas de confiance. Entre les acteurs politiques, nous nous regardons en chien de faïence. Entre nous et le CNRD, nous nous regardons en chien de faïence. Entre le gouvernement et nous, nous sommes à couteaux tirés. Il n’y a plus de confiance. Existe-t-il la justice ? Nous avons une justice aujourd’hui chancelante. Nous avons une justice qui avait commencé par nous rassurer par la création de la célèbre CRIEF. Oui, les acteurs politiques ou administratifs qui ont eu un jour à gérer les deniers publics doivent se soumettre à la reddition des comptes. Mais le schéma aujourd’hui qui sous-tend la démarche de la CRIEF commence à devenir de plus en plus inquiétant. Or, monsieur le premier ministre, il a été dit deux choses ici par l’orateur d’abord, et par vous. Lorsque l’orateur a dit que nous voulons avancer ensemble pour écrire l’histoire, vous avez enchaîné en disant que notre objectif, c’est de bâtir une Guinée paisible. Dans le mot paisible, vous avez le mot paix» mentionne-t-il.
Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG, est déçu de la rencontre qu’il qualifie de Mamayah. Pour leur prochaine participation, il pose des conditions. « Nous ne participerons plus jamais à une rencontre, une invitation, tant qu’il n’y aura pas un décret qui mettra en place un cadre de dialogue permanent qui va être présidé par un facilitateur désigné par la CEDEAO. Nous, on a déjà déposé de mémos et on n’en déposera plus. Mais, ces mamayah où on invite les gens à venir raconter ce qu’ils veulent, on ne sera pas là. Le jour où nous apprendrons que le Premier ministre a vu le chef de l’État, ils ont pris un décret pour mettre en place un cadre de dialogue permanent, nous serons concernés par tout ce qui concerne la Transition », martelé Dr Fodé Oussou Fofana.
Pour rappel, le premier ministre a demandé à recevoir les contributions des acteurs d’ici vendredi, pour en faire une synthèse et proposer de nouvelles rencontres.
Mohamed Lamine Touré
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