Je commence par cette question qui m’intrigue : M. Le ministre peut-on gouverner le secteur de l’éducation avec un silence radio? Je pense que c’est non.
Pour revenir au sujet .
La proclamation des résultats du Certificat d’Études Élémentaires (CEE) et du Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) en République de Guinée a été retardée de manière significative, suscitant des avis contrastés parmi la population. Le BEPC , je peux comprendre que jusqu’hier certaines IRE N’avaient pas encore les résultats sous la main . Mais au CEE , à date toutes les DPE ont fini il y a un peu longtemps. Pourquoi ce retard ? Est-ce l’audit des copies ? Si oui , quels sont les membres de cette commission en sourdine ? Pourquoi doit-on continuer à cacher l’information aux parents et autres acteurs ? Je peux me tromper , mes les questions posées sont toutes légitimes.
Pour aller plus en profondeur, Selon les dispositions de l’article 78 des règlements généraux du 23 mai 2022 , une fois que le jury et rapporteur des jurys ont dressé le procès-verbal, celui-ci doit être transmis au Directeur général des services examens et contrôles scolaires. Ensuite, après vérification par l’inspecteur général de l’éducation, c’est ce dernier qui statue sur la proclamation des résultats et la livraison des diplômes. Nulle part, le ministre de l’Éducation n’est mentionné dans ce processus.
En lisant en substance, l’article 79 du même règlement il apparaît clairement que lorsque le DGSECS et l’IGE constatent des erreurs ou fautes sur cette délibération, ils peuvent proposer au ministre en charge, l’annulation de la délibération ou du résultat. Est-ce que c’est le cas actuellement ? Je ne pense pas du tout.
Alors pourquoi ce silence ? Est-ce que le ministre n’a pas foi aux statistiques? Si non pourquoi ce silence ? Aucune idée, en tout comme le dit Paul Ricoeur dans son œuvre intitulée » Le conflit des interprétations » << Toute traduction est une trahison >> donc on ne peut lire dans la tête du ministre, une raison de plus pour qu’il communique, à défaut ,les rumeurs vont boys gouverner .
Un Silence qui Interroge?
En tout cas, La loi semble conférer un pouvoir considérable à l’inspecteur général de l’éducation, une disposition claire et explicite. Cependant, l’absence de toute mention du ministre de l’Éducation dans ce processus crée un vide préoccupant, notamment en termes de communication et de responsabilité publique.
Bien que je reconnaisse que le texte de loi est précis quant aux rôles de chacun, le silence prolongé du ministre de l’Éducation, surtout après presque un mois depuis la tenue des premières épreuves, est inacceptable. Le droit à l’information est un principe universel, et les élèves ainsi que leurs parents ont le droit de savoir où en est le processus. En l’absence de communication officielle, des rumeurs et des incertitudes peuvent se répandre, affectant négativement la confiance du public dans le système éducatif.
Prenons l’exemple de la France, où le ministre de l’Éducation intervient régulièrement pour informer le public des dates clés et des procédures en cours lors des examens nationaux. De même, au Sénégal, le ministre de l’Éducation organise des points de presse pour informer les parents et les élèves des évolutions et des résultats attendus. Ce genre de communication proactive permet de maintenir la confiance et la transparence entre les autorités éducatives et le public.
Si nous devons attendre le résultat de l’audit, cela soulève des questions cruciales : quand cet audit prendra-t-il fin ? Et quel sera le suivi à donner ? Est-ce un bon moment pour auditer ?
En tout cas , l’incertitude prolongée peut entraîner des effets néfastes sur les élèves, tels que l’anxiété, la perte de motivation, et une planification académique perturbée. Les parents, de leur côté, sont laissés dans l’angoisse, incapables de planifier le futur éducatif de leurs enfants.
Il est donc impératif que le ministre de l’Éducation prenne la parole pour clarifier la situation. Une déclaration officielle ne ferait pas qu’apaiser les tensions, elle montrerait également un engagement envers la transparence et la responsabilité. Les élèves et les parents doivent être informés des raisons du retard, du processus en cours, et d’un calendrier prévisionnel pour la proclamation des résultats.
En gros , bien que la législation actuelle délègue le pouvoir de proclamation des résultats à l’inspecteur général de l’éducation, il est crucial que le ministre de l’Éducation prenne ses responsabilités en matière de communication. Un silence prolongé est non seulement injustifié, mais il va également à l’encontre des principes fondamentaux de transparence et de droit à l’information. Nous devons nous inspirer des pratiques exemplaires de pays comparables et insister pour une communication régulière et claire de la part de nos autorités éducatives.
La confiance dans notre système éducatif en dépend, et il est de notre devoir de garantir que les élèves et leurs parents ne soient pas laissés dans l’incertitude.
Selon le rapport de l’UNESCO. (2019). Rapport sur l’Éducation: Transparence et Responsabilisation dans les Systèmes Éducatifs. Paris: UNESCO Publishing. p. 45.
« L’importance de la communication transparente dans les systèmes éducatifs ne peut être sous-estimée. La transparence et la responsabilisation dans les systèmes éducatifs sont essentielles pour maintenir la confiance publique. La communication régulière et claire de la part des autorités éducatives garantit que les élèves, les parents et la société en général soient informés des évolutions et des résultats. Cette transparence permet de prévenir les rumeurs, de réduire l’anxiété et de renforcer la crédibilité des institutions éducatives. » (UNESCO, Rapport sur l’Éducation, 2019, p. 45). »
Vivement un point de presse pour nourrir la curiosité et l’inquiétude de l’opinion, chacun à droit à l’information. Car un peuple sans information vit de la désinformation.
Bien à vous.
KEMO MALI FOFANA alias Bossuet junior
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