A la barre du tribunal criminel de Dixinn le 22 janvier 2023, le médecin légiste Professeur Hassane Bah a apporté des éclaircissements cruciaux concernant le massacre du 28 septembre 2009 en Guinée, démentant plusieurs allégations émises par des victimes.
Le professeur Bah a exposé que son service avait reçu un total de 58 corps, mais une dissemblance émerge quant à l’exposition des corps sur l’esplanade de la mosquée Fayçal. Alors qu’il mentionne 27 corps exposés, l’ancien ministre de la santé, le Colonel Abdoulaye Diaby, avance le chiffre de 57. Selon le professeur cette divergence est dûe au fait que le Colonel Diaby tient compte du nombre reçu, alors que dans 58 corps 31 corps identifiés avaient été restitués aux parents des victimes. A en croire au médecin ce sont les corps non identifiés qui ont été exposés. Ces divergences soulignent l’importance cruciale de clarifier les faits pour une compréhension précise des chiffres sur lesquels d’ailleurs le tribunal et toutes les parties au procès ont insisté.
Contredisant certains propos d’une victime, le professeur Bah a catégoriquement nié toute extraction de corps des morgues. Ce démenti met en relief les défis de distinguer la vérité au sein des récits complexes entourant ce massacre.
Le témoin a déclaré ne pas avoir connaissance des corps disparus, tout en affirmant que des corps non identifiés avaient été inhumés. Cette révélation soulève des questions persistantes sur la gestion des victimes et l’identification des défunts dans le contexte de cette tragédie.
Par ailleurs, le Professeur Hassane Bah a déploré la sous-exploitation de la scène de crime, et l’absence d’injonctions pour autopsier les corps des victimes. Ces lacunes soulignent l’importance de la transparence et de l’action judiciaire pour faire la lumière sur les atrocités commises en 2009, afin d’assurer justice et réparation aux victimes et à leurs familles.
Abdoulaye Camara
Discussion à propos de cepost