L’instauration de la semaine nationale du mérite scolaire est une bonne chose en soi… Il va falloir lui donner du contenu afin qu’elle ne ressemble pas à la SENACIP du Ministre Khalifa Gassama Diaby. Il s’agira de sortir du paradigme cérémonial et festif pour s’intéresser à l’essentiel : Comment concilier les conditions d’études et la performance des élèves en classe ? En d’autres termes quels sont les effets positifs de la compétition et la concurrence sur la performance des élèves. ? Les élèves, mis dans les mêmes conditions d’études ont souvent tendance à produire les mêmes résultats. Mais lorsque des élèves étudient dans les hangars avec un seul maître qui tient 5 classes, ils ne pourront pas produire les mêmes résultats que ceux qui étudient dans les écoles équipées en bibliothèques, centres informatiques, laboratoires, bus scolaires et cantines scolaires avec des professeurs compétents et compétitifs au complet.
Une compétition saine pousse les enfants à faire de leur mieux, pas uniquement à faire bien. Lorsque les élèves concurrencent dans les mêmes conditions de vie et d’études, ils sont plus curieux, font des recherches par eux-mêmes (autonomie en apprentissage) et apprennent à travailler avec les autres. Ils vont tenter de faire plus que ce qui leur est demandé.
Cependant, il va falloir questionner les conditions de vie et d’études des apprenants. Le tout chapeauté par la qualité des formateurs, des outils didactiques voire des programmes d’enseignement et la qualité des conditions d’évaluations des apprentissages, la moralité des évaluateurs.
Et pour cela deux préalables sont à remplir :
■ Renforcer l’autorité de l’inspection générale de l’éducation qui doit avoir les moyens financiers conséquents pour mener à bien les inspections formatives c’est-à-dire une sorte de régulation des pratiques de classe pour y apporter des corrections et les inspections sommatives qui consistent à sanctionner positivement ou négativement les prestations à la fois académiques et pédagogiques des enseignants en situation de classe. Par exemple, l’avancement en grade, indice et échelon au mérite. La promotion à des postes de responsabilité au mérite.
Si l’enseignant sait qu’en donnant bien son cours, cela aura un impact positif sur son salaire et lui permettra d’avoir un poste de responsabilité, sur la base d’un plan de carrière, il sera plus motivé qu’un sprinter et cela aura une incidence sur les résultats des élèves par autorégulation.
Il n’y a pas meilleure façon d’instaurer le mérite scolaire que cela. Mais tant que les avancements se feront en masse et les nominations au prix des billets de banques, de la parenté et des relations amicales voire des récompenses politiques, la culture du mérite scolaire aura du mal à être une réalité dans notre système éducatif.
Pour y arriver, il faut l’intégrer dans nos textes législatifs et réglementaires ;
■ En second lieu, il faut rendre opérationnelle la Direction Nationale de la Formation Continue qui est devenue aujourd’hui une Direction Nationale de la Formation Discontinue. Dans un pays où l’éducation est la priorité des gouvernants, cette direction est la plus outillée, et financée de toutes les directions. C’est elle qui régule les formations initiales et continue des professionnels de l’éducation tout au long de leur carrière professionnelle. D’où la symbolique de l’expression ” Formation continue « .
Mais chez nous, de la rentrée scolaire jusqu’à la fermeture des classes, nous concentrons tous nos efforts sur l’organisation des examens nationaux qui sont pourtant l’aboutissement de l’enseignement apprentissage. Quelle soit appelée, formative, sommative, critériée ou certificative, toujours est-il qu’une évaluation consiste à prendre une décision.
Au MEPU-A, est appelé bon Ministre celui qui réussit à organiser des examens crédibles. Peu importe les conditions d’apprentissage. Ce qui importe, c’est la manne financière générée par l’organisation des examens et les profits engrangés.
Le SNE
Yacine Diallo
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