À l’issue d’un congrès sans suspense mais lourd de sens, Mamadou Baadiko Bah a été reconduit à la tête de l’Union des Forces Démocratiques (UFD) avec 93,46 % des voix, confirmant son emprise sur le parti et sa stature de figure inébranlable de l’opposition guinéenne.
Les deux challengers, Mamadou Saliou et Alpha Ibrahima Barry, n’ont obtenu que 3,57 % chacun, un résultat qui reflète la fidélité des militants à leur leader historique, mais aussi l’absence d’alternative crédible au sein de la formation.
Depuis des décennies, Baadiko Bah se distingue par son engagement constant pour une gouvernance démocratique, une transparence des institutions, et une dénonciation sans relâche des dérives autoritaires. Il s’est opposé farouchement aux régimes d’Alpha Condé comme à celui du CNRD, critiquant aussi bien les manipulations constitutionnelles que les atteintes aux droits humains.
Lors de ce 6ᵉ congrès, qui s’est déroulé pendant deux jours, les congressistes venus de toutes les régions du pays ont réaffirmé leur attachement à ces valeurs, dans un contexte marqué par les incertitudes de la transition actuelle. Fidèle à son style direct et sans concession, Baadiko Bah a, dans son discours de clôture, dénoncé l’opacité du processus politique en cours et exigé un retour rapide à un ordre constitutionnel normal.
Réélu pour un mandat de cinq ans, il reste l’une des rares voix indépendantes et constantes de la scène politique guinéenne, refusant aussi bien les compromissions que les calculs électoraux.
À bientôt 80 ans, Baadiko Bah ne semble pas prêt à raccrocher. Et l’UFD, fidèle à son leader, continue d’incarner une opposition radicale, mais résolue à rester debout.
M Yacine Diallo
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