Entre le premier ministre et le ministre de la justice le torchon brule. Dr Bernard Goumou est mécontent parce qu’Alphonse Charles Wrigth ne lui a pas fait part de sa décision d’interdire aux directeurs généraux des EPA, DAF de sortir du pays. L’arbitrage de la présidence est sollicité dans ce bras de fer.
La décision du Garde des Sceaux interdisant la sortie du pays aux directeurs généraux des EPA, DAF est tombée fin janvier 2024. Pourtant du 15 au 16février, les responsables des EPA doivent prendre part à une table ronde des bailleurs de fonds à Dubaï. Pour atteindre donc cet objectif, le premier ministre écrit ce 13février au ministre de la justice. Dans sa lettre, Dr Bernard Goumou indique « Je voudrais d’abord attirer votre attention sur le fait que les DAF exécutent les budgets sur ordre des Ministres qui sont les Ordonnateurs desdits budgets. Il en est de même pour les Directeurs Généraux des EPA qui, bien qu’autonomes signent conjointement avec les SAF de leur organisme. Aussi, en toute logique, toute procédure engagée contre les DAF de ces entités devra s’étendre aux actes posés par les ordonnateurs. La procédure que vous engagez me semble donc incomplète. En outre, il est à craindre que l’Etat ne puisse disposer ni des moyens financiers ni de ressources humaines pour mener des enquêtes d’une si grande ampleur » mentionne-t-il.
Au regard donc de ces explications, le PM demande au ministre de la justice de suspendre toutes les procédures engagées dans cette affaire et de soumettre un dossier complet au Conseil des Ministres comportant tous les éléments factuels. La réponse d’Alphonse Charles WRIGTH n’a pas tardé. Ce même 13février, il oppose une fin de non-recevoir à la demande du Premier ministre. « Sur votre demande de suspendre toutes les procédures engagées, je suis au regret de rappeler que l’action publique ne peut être ni interrompue, ni suspendue ou éteinte par l’instruction du pouvoir exécutif, et toute insistance dans ce sens serait une entrave à la justice, constitutive d’infraction à la loi pénale, avant d’être une atteinte grave au principe de séparation des pouvoirs » affirme le ministre d’état.
Dr Bernard Goumou s’énerve, il sollicite désormais l’arbitrage du ministre secrétaire général de la présidence, le général Amara Camara. Dans une lettre adressée à ce dernier, il va rappeler l’importance de la rencontre du 15 au février, avant d’indiquer que la seule initiative du Ministre de la Justice ne pouvant suffire au risque d’être traité d’abus d’autorité et conduire à gripper la machine administrative.
Désormais tous les regards sont tournés vers la présidence pour trancher dans cette affaire.
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