Ce 28 juillet est consacré à la journée mondiale de lutte contre les hépatites virale. Cette année, le thème retenu est « l’hépatite virale ne peut plus attendre » Stop à l’indifférence ! A cet effet, aucune activité officielle n’a été organisé en Guinée. Mais l’ONG SOS Hépatite Guinée a tenu une conférence de presse à son siège à Petit Simbaya, dans la commune de Ratoma ce mardi. Objectif, sensibiliser les guinéens sur l’ampleur des hépatites dans le pays.
Lire ci-dessous le communiqué de presse de l’ONG SOS HEPATITES Guinée présenté par le professeur Abdourahmane Ndjourya Diallo :

- C’est quoi une hépatite virale ?
Une hépatite virale désigne une infection par un virus des tissus du foie. On distingue cinq virus principaux de l’hépatite : A, B, C, D et E. La gravité de la maladie et le traitement à suivre dépendent du type d’hépatite et de l’individu, elle conduit parfois à une cirrhose ou à un cancer. L’hépatite se manifeste par une peau jaune (ictère ou jaunisse), une urine foncée, des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales.
- Situation Générale en Guinée
- Toutes les régions de la Guinée sont touchées par le fléau
- La mauvaise annonce de la positivité à l’hépatite virale frôle les 2 extrêmes :
- Banalisation de la maladie = paludisme chronique, traces d’hépatite
- Psychose/ phobie de cancer du foie
- Facteurs médicaux (Médecins, Laborantins)
Déficit de formation et d’information avec pour conséquences :
- Hépatite virale longtemps prise pour paludisme et typhoïde
- Confusion entre portage chronique de l’AgHBs et l’hépatite B chronique
- Ignorance d’une hépatite qui ne sera découverte qu’au stade de cirrhose ou cancer
- Prescription de médicaments obsolètes voir prise en charge dangereuse.
Exemple : Mepacur – Immunoplex
Diagnostic de palu-typhoïde ≥ 10 – 20 ans
- Entourage proche des patients contagieux non dépisté et non vacciné si négatif
- Femmes enceintes peu dépistées et prise en charge dès le 2ème trimestre selon OMS
- Indifférence, sourde oreille ou ignorance de la plupart des gynécologues et/ou pédiatre et surtout des décideurs.
- Les difficultés de prise en charge en Guinée
- Analphabétisme
- Pauvreté extrême
- Divers facteurs psycho-socio-économiques
- Indifférence générale à tous les niveaux de tout le monde
- Pullulation de tous les facteurs favorisants
- Absence ou faible formation du personnel de santé au diagnostic – suivi – traitement-prévention
- Prix du matériel de diagnostic et médicaments hors de portée des guinéens
- Difficultés de mobilisation des ressources financières au niveau des bailleurs ou partenaires sociaux.

- Les Conséquences
Longtemps prise pour un palu ou une typhoïde, la découverte de l’hépatite virale est souvent fortuite et annoncée aux patients avec brutalité et sans état d’âme par un personnel de santé peu ou pas qualifié à cette tâche.
Exemple d’annonce maladroite :
« Vous, vous ne pouvez pas donner votre sang’’
‘’ Vous avez l’hépatite donc bientôt un cancer du foie’’
‘’ Vous n’avez que des traces d’hépatite
‘’ Vous avez des problèmes graves au foie »
Cette positivité a pour conséquences :
- A cause de ton hépatite, je renonce au mariage car tu es dangereuse pour moi et ma famille
- A cause de votre hépatite, vous ne pouvez pas avoir notre Visa pour voyager
- Votre traitement est à vie selon l’OMS
Conséquences de la mauvaise prise en charge
- Syndrome dépressif persistant
- Repli sur soi avec impression d’être abandonné, méprisé par tout le monde
- Beaucoup de cas non diagnostiqués évoluent à bas bruit vers la cirrhose et/ou le cancer du foie
- Assez de cas de cancer évolués du foie sont inutilement évacués hors de la Guinée à grands coûts
- Du Ténofovir piraté est vendu çà et là
- La plupart des cas de cirrhose et/ou cancer sont ramenés pour mourir au village dans l’indifférence générale de la population
- Nos Résultats
De 2012 à 2021 : 5000 patients atteints d’hépatite virale B et C ont été suivis
Fréquence : VHB : 19% VHC : 4,4 %
Age : 21-30 ans avec une prédominance masculine
Cirrhose : 6.65%
CHC : 4,79%
Eligible au traitement : 20.6 %
- CONCLUSION :
Avec cette étude, on note :
- Une recrudescence des hépatites virales B et C avec une prédominance masculine
- La transmission se fait de la mère à l’enfant dans 80% des cas
- Une charge virale élevée nécessitant une prise en charge immédiate
- Un nombre élevé de cirrhose et cancer du foie entrainant le décès du patient.
Pour inverser cette tendance il faut :
- Une Prise de conscience générale à tous les niveaux
- La formation du personnel de santé à la prise en charge de l’hépatite
- Un meilleur counseling comme pour le VIH au dépistage
- Le dépistage à grande échelle de chacun, sa famille et entourage
- Vaccination de tous les nouveau-nés et entourage des porteurs d’AgHBs
- Arrêter les évacuations des cas de cancer du foie avancé
- Une assurance et une prise en charge de A à Z pour le diagnostic, traitement et prévention sont nécessaires car ces malades sont pauvres et abandonnés à eux.
L’ONG SOS Hépatites Guinée suit à date environs 5 milles patients souffrants d’hépatites. Selon docteur Abdourahmane Ndjouriya Diallo, 19% de guinéens souffrent de cette maladie.
Amadou Oury Toulèl Baldé
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