De nombreux pays africains, dont la Côte d’Ivoire et le Cameroun, ont récemment approuvé l’utilisation du vaccin contre le paludisme. Cette décision marque une étape significative dans la lutte contre une maladie qui demeure l’une des principales causes de mortalité sur le continent. En Guinée, où le paludisme représente également un défi sanitaire majeur, l’introduction du vaccin suscite des débats parmi les autorités et les experts.
Dr Ben Youssouf Keita, ancien président de la commission santé de l’Assemblée nationale, a exprimé ses réserves quant à une adoption précipitée du vaccin en Guinée. Lors d’une récente intervention chez bonheur FM, il a plaidé pour la patience et la prudence avant de donner le feu vert à l’utilisation du vaccin dans le pays.
Le contexte régional et les efforts internationaux
Le paludisme continue de tuer des milliers de personnes dans la sous-région, en particulier parmi les populations les plus vulnérables, comme les enfants et les femmes enceintes. En 2022, on estime à 249 millions le nombre de cas de paludisme et à 608 000 le nombre de décès dus au paludisme dans 85 pays, selon l’organisation mondiale de la santé. La lutte contre cette maladie a toujours été dans les priorités pour les autorités sanitaires guinéennes, avec des campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées et de traitements antipaludiques.
L’approbation récente du vaccin contre le paludisme dans des pays voisins a ravivé l’espoir d’une nouvelle arme dans l’arsenal de la lutte contre cette maladie. Cependant, l’implémentation de tout nouveau vaccin doit être soigneusement planifiée et exécutée pour éviter des effets indésirables potentiels et garantir une efficacité optimale.
Les inquiétudes et les recommandations de Dr Keita
Dr Keita a souligné l’importance de disposer de données suffisantes et fiables avant de prendre une décision d’une telle envergure. » Le vaccin n’est pas encore homologué. En tant que spécialiste dans le domaine médical depuis 40 ans, je préfère qu’on observe un an ou deux ans après l’utilisation du vaccin dans les autres pays pour prendre décision, a-t-il déclaré. Pour lui il est crucial que la Guinée se base sur des preuves solides et des études approfondies réalisées dans des contextes similaires au nôtre. Il a également insisté sur la nécessité d’une campagne de sensibilisation efficace pour préparer la population à recevoir le vaccin. Mais avant Dr Ben Youssouf invite les autorités à miser sur des méthodes moins couteux et accessibles aux populations.
L’appel à la mobilisation et à la vigilance
En conclusion, Dr Ben Youssouf Keita a lancé un appel aux autorités sanitaires guinéennes pour qu’elles prennent le temps nécessaire pour évaluer toutes les implications de l’introduction du vaccin contre le paludisme. Alors que la Guinée continue de lutter contre le paludisme, les recommandations de Dr Keita rappellent que la prudence et la préparation sont des éléments clés pour garantir le succès de toute nouvelle intervention de santé publique.
Yacine DIALLO
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