En conférence de presse ce Mardi, Docteur Bernard Goumou a dénoncé le retard dans l’exécution des projets de construction des infrastructures publiques. Il a déploré également le laxisme des autorités locales dans le suivi de ces activités. Il a promis enfin que tout sera mis en œuvre pour le respect des délais contractuels.
Selon le Chef du gouvernement, sa mission s’inscrivait dans le cadre du suivi-évaluation des projets de construction des infrastructures publiques à l’intérieur du pays. Au cours de cette tournée, le premier ministre a constaté que l’entreprise en charge de la construction de la route Mamou Dabola n’a fait aucune réalisation sur place. « Sincèrement, le constat fait est alarmant. J’ai eu mon premier choc sur la route Mamou-Faranah. Rien n’est fait dans le cadre du contrat des travaux d’urgence de la réhabilitation et la construction de cette route. Pourtant, deux entreprises ont bénéficié des avances de démarrage des travaux. Mais, aucun dispositif en place, absence totale de base vie, pas une seule machine sur le terrain », a regretté le Premier ministre Dr Bernard Goumou.
A Faranah, le premier ministre a déploré l’arrêt des activités d’extension de l’hôpital régional. Il impute la responsabilité aux autorités locales. « Le projet d’extension de l’hôpital régional de Faranah est à l’arrêt depuis cinq mois, par manque de financements. Ce qui est aussi écœurant, dans les projets de ce type à l’intérieur du pays, c’est que les autorités locales, qui sont les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets ne sont au courant de rien. Les contrats sont attribués à des entreprises ici, à Conakry. Elles font ce qu’elles veulent sans aucune tutelle sur place pour assurer le minimum de suivi des chantiers. Il est à noter que les informations fournies par les entreprises qui sont parvenues à démarrer un projet ne concordent pas avec les réalités sur le terrain. Le cas frappant, c’est le cas de l’hôtel des finances publiques de Faranah. C’est vraiment un exemple édifiant. Le taux de réalisation physique réel sur le terrain, 33%, taux validé consigné dans les rapports de missions, 58%, le taux de décaissement est de 60%, une aberration totale. La cité Niger de Faranah, très bel ouvrage mais un serpent de mer qui a besoin d’un avenant pour rendre cette infrastructure disponible. Le projet du village durable de Banko est aussi dans la prolongation de trois mois de contrat, bien avant notre arrivée » poursuit-il.
Le premier ministre a promis que dans les prochains jours, des critères d’attribution et de gestion des projets seront menés à tous les niveaux. « Tous ces contrats, nous allons les revoir. Nous avons au sein de l’Etat, des organismes de contrôle. Nous allons réunir tous ces éléments et comme vous le savez, nous avons des organes judiciaires bien spécifiques et au moment venu, vous serez au courant. Ce que je peux vous rassurer, c’est que l’argent public ne doit pas rester impunis. C’est ça effectivement la refondation et la rectification institutionnelle qui sont là vision du CNRD. Donc, tout de suite, nous allons prendre des mesures idoines pour que l’argent public revienne dans les caisses de l’Etat » précise-t-il.
Dans la plupart des villes visitées, Docteur Bernard Gomou a dénoncé le non-respect des engagements pris par les entreprises. Il estime d’ailleurs que les contrats ont été obtenus sur la base du militantisme.
Mohamed Lamine Touré
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