Le journaliste Habib Marouane Camara sort victorieux dans l’affaire qui l’oppose à Youssouf Boundou Sylla. Le secrétaire général du ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle qui avait écarté la L0 2 pour poursuivre le journaliste sur la base de la Loi portant sur la cybersécurité dans le but de l’envoyer en prison a été débouté ce jeudi matin par le tribunal de Dixinn.
Habib Marouane Camara, Directeur de publication du site d’information Lerevelateur224.com était poursuivi par Youssouf Boundou Sylla pour diffamation et injures. Acte puni par le code pénal dans son article 363. Le tribunal a annulé la citation confirmant ainsi les exceptions soulevées qui n’observe pas le délai requis. Une décision qui réjouit l’avocat de la défense. «Vous savez, Marouane est poursuivi pour diffamation et tout ce qui s’en suit là. Mais nous avons soulevé des exceptions, notamment liées à la nullité de la citation et du fait aussi que Marouane est poursuivi pour des faits supposés commis par voie de presse. Donc, en réalité, c’est la Loi L02 qui devait s’appliquer. Et le juge a mis l’affaire en délibéré. Ce matin, comme il se doit, il a prononcé le bon droit. Il a prononcé purement et simplement la nullité de la citation, parce que n’observant pas le délai requis. Donc, une fois qu’une citation est déclarée nulle, on n’a même plus besoin d’aller vers les autres exceptions que nous avons soulevé. C’est pour nous un motif de satisfaction et nous continuons à insister sur le fait que, les délits par voie de presse en Guinée, doivent être poursuivis sous l’angle de la loi L02, sur la liberté de la presse. C’est quelque chose que nous demandons depuis cinq (5) ans. Et à chaque fois, que nous décidons que la justice est indépendante et elle arrive à utiliser le bon droit. Donc, nous nous réjouissons. Encore une fois, nous invitons tout un chacun à savoir raison gardée» a affirmé maitre Thierno Souleymane Barry.
Le Secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse de Guinée a pris part à cette audience. « C’est un sentiment de joie, sentiment de satisfaction, d’assurance. L’assurance que la justice guinéenne peut encore faire mieux. Et, vous n’êtes pas sans savoir que nous nous sommes toujours battus à ce que les journalistes, lorsqu’ils sont poursuivis dans l’exercice de leur métier, que cela se passe sur la base de la Loi L02. Malheureusement, il y a toujours certains Guinéens qui voudraient regarder ailleurs, dans le seul but d’envoyer les journalistes en prison. Et malheureusement, cette fois-ci, c’est de la part d’un confrère ou d’un ancien journaliste, quelqu’un qui a bénéficié quand-même de la L02, qui a voulu remettre en cause cette même loi. Le grand frère Boundou Sylla, on lui avait dès le début appelé, pour lui dire que ce n’était pas la bonne démarche. De venir à la maison, nous on le considère encore comme un de nous, même s’il occupe aujourd’hui une fonction dirigeante, mais nous considérons qu’il est encore journaliste. Il n’a pas voulu comprendre le message. Heureusement, qu’il y a encore des magistrats qui disent le droit », a déclaré Sékou Jamal Pendessa au sortir du tribunal de première instance de Dixinn.
Sékou Jamal Pendessa a enfin invité tous les magistrats à s’inspirer de ce verdict du magistrat de Dixinn pour faire de la liberté de la presse et de l’État de droit une réalité en Guinée.
Mohamed Lamine Touré
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